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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 11:53

LAISSEZ PARLER LES COLÈRES DU PRÉSENT.

Engagée sur une voie militante de tous les instants, l'association Colères du présent organisait son 6e salon du livre d'expression populaire et de critique sociale. Un événement festif où se manifestent les solidarités et les luttes sociales.

Photo : Mardi, Didier Andreau a annoncé le programme du 6e salon du livre d'expression populaire et de critique sociale, après la prestation de la fanfare "la Brigade des tubes".

Ces derniers temps, Didier Andreau est incontournable. Tee-shirt et casquette kaki avec la petite étole rouge, programmes dans les mains. Dans les rues d'Arras, dans les grands meetings des candidats, l'homme "s'agite" pas mal pour faire venir un maximum de personnes au salon du livre d'expression populaire et de critique sociale, sixième du nom ... "Marre de cette peopolisation de l'information !" À brûle-pourpoint l'homme formule sa première critique sociale avec son franc parler. D'accord, on ne nous y reprendra plus ! Reprenons donc. Didier Andreau est l'arbre qui cache la forêt des colères.
Chaque année, les militants de l'association Colères du présent travaillent pour que leur salon du livre, organisé le 1er mai - jour de la fête internationale des travailleurs - tisse de nouveaux liens avec celles et ceux pour qui la lecture est difficile. Depuis 2002, cet événement phare dans la vie arrageoise et dans le monde de la littérature, est le lieu où l'on sort enrichi par les rencontres. "Nous voulons essayer de recréer une solidarité spontanée tout en touchant un public pas habitué aux salons littéraires", raconte Mélanie Beckrich, l'une des militantes.

Tout est objet de critique sociale.

Ce rendez-vous très populaire est aussi le lieu idéal pour exprimer ses colères. "Dans la région, il y a plein de raisons d'être en colère". Il n'y a qu'à penser à Metaleurop, Stora Enso, aux papetiers de Maresquel, Sublistatic, Quebecor ... pour se rendre à l'évidence : le constat est aujourd'hui le même qu'en 2001. "La critique sociale sera toujours d'actualité, y compris dans le contexte des discours des candidats à la présidentielle, estime Jocelyne Camphin, une autre militante. On assiste à une formidable généralisation du salariat, y compris dans la fonction publique. Les conditions de travail, tant physiques que morales, continuent à se dégrader ..." "On vit de plus en plus dans une société individualiste alors que nous revendiquons une vie collective", ajoute Mélanie Beckrich. Pour les militants de Colères du présent, "chômage, travail précaire, médecine à deux vitesses ... tout est objet de critique sociale."
Et à ceux qui pensent que la lutte des classes relève du passé, Didier Andreau et les siens ne sont pas du tout d'accord. Et de mettre en exergue la "violence symbolique", citée par Bourdieu pour évoquer les violences faites aux travailleurs. "Dans les années 80, les gens autorisés à parler ont dit que la classe ouvrière n'existait plus. Or, c'est totalement faux, elle existe bien", insiste Didier Andreau. Pour le coordinateur de Colères du présent, les violences urbaines de novembre 2005 ne sont que la partie visible de l'iceberg, lequel est constitué par les millions de sans papiers, les travailleurs immigrés, précaires ...

Pour un troisième tour social.

D'aucuns imaginent que les ouvriers constituent "la classe fantôme", pour reprendre le titre de Jean-Pierre Levarey. "Comment se construire une identité dans une société qui vous nie ?", lance Amélie Beckrich. Voilà l'une des problématiques qui sous-tend le projet de Colères du présent. "Notre but est de travailler auprès des gens pour leur dire "vous existez" et "emparez-vous des outils pour dire que vous existez", le seul moyen est de s'exprimer, de lire, d'écrire. La plus-value n'est pas seulement marchande mais aussi intellectuelle", martèle Didier Andreau.
Tout comme la première édition, en 2002, le salon du livre d'expression populaire et de critique sociale coïncide avec l'entre-deux tours de la présidentielle. Sentant venir la question, le Beaurinois de 44 ans, "satisfait de voir que ceux qui pariaient sur l'apathie de la société en sont pour leurs frais", anticipe : "En tant qu'association, ce n'est pas notre rôle de donner des consignes de vote." En revanche, Colères du présent appelle volontiers à un "troisième tour social et culturel", caractérisé par "le refus de l'obscurantisme, de la pensée unique et du capitalisme". "Nous sommes pour une économie au service de l'homme et non l'inverse."
Profondément engagés, tous les militants de Colères du présent, aussi divers que soient leurs horizons, partagent cette même conviction : refuser la résignation.

Mylène Réveille. 2-5-07. L'Avenir de l'Artois.

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 www.coleresdupresent.com .

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Lundi 30 avril.

À Mailly-Maillet (Somme) 13h : repas paysan, rencontre avec les partenaires internationaux de Colères du Présent.
15h-16h30 : débat avec Christian Jacquiau, auteur de Les Coulisses de la grande distribution et Les Coulisses du commerce équitable. Une initiative de la Confédération Paysanne, de la SARL Coopérative la Maillotine et Al'terre circuit.
Contact : 06 81 11 14 94.


Les coulisses de la grande distribution. Éditions Albin Michel. 2000.

La France est le pays d'Europe qui compte le plus grand nombre d'hyper et de supermarchés par habitant. Les richissimes groupes qui contrôlent la grande distribution ont prospéré dans un cadre législatif bâti sur mesure, qui les a protégés de la concurrence internationale et qu'ils se sont néanmoins permis de violer lorsque leurs intérêts se trouvaient menacés, avec la complicité d'élus trop souvent corrompus.
Au nom du mythe des "prix bas", les pousseurs de chariots à roulettes ont laissé se mettre en place une machine infernale, largement responsable du règne de la "malbouffe", de la standardisation de la consommation et de l'appauvrissement économique. Or, voici que la grand distribution s'attaque à présent à de nouveaux secteurs comme le voyage, l'informatique, la téléphonie et l'automobile, mais surtout la banque et les assurances, menaçant de détruire à nouveau des milliers d'emplois.
Expert comptable et délégué consulaire à la Chambre de commerce de Paris, Christian Jacquiau raconte par le menu les pratiques, légales et illégales, de ces nouveaux commerçants et énonce les méfaits d'un capitalisme purement financier qui menace les industries européennes.


Les dessous du commerce équitable. Collection Mille et Une Nuits. Fayard. 2006.

Les ravages de la mondialisation conduisent les citoyens à rechercher des moyens de peser sur l'évolution de la société. Leur consommation en est un. À la fin des années 1990, le concept de commerce équitable conquiert le grand public avec un produit phare, le café. Très vite, tout produit se prête à sa version "équitable", l'équitable devient tendance. C'est un petit business qui monte. Son concept repose sur un triple engagement, celui des producteurs et des consommateurs arbitré par de nouveaux intermédiaires, les "acteurs" de l'équitable : les consommateurs paient "un peu plus cher" un produit acheté à un prix supérieur au cours mondiaux pour assurer un revenu décent aux petits producteurs du Sud. Les acteurs veillent au respect des normes sociales et environnementales.
Qu'en est-il de la promesse que les uns et les autre se font ? Les organisations relais et entreprises qui font de l'équitable tiennent-elles leurs engagements ? Qui est vraiment gagnant ? Répondre à ces questions, c'est éclairer d'un jour cru un aspect que certains "commerçants de la bonne conscience" aimeraient tenir secret.
Initié par le militantisme citoyen, largement instrumentalisé par les bureaux de marketing, le commerce équitable a été récupéré par les marchands d'illusion. En se donnant à la grande distribution et à quelques transnationales en quête d'honorabilité, les adeptes de la marchandisation de l'équitable ont ouvert la boîte de Pandore.
Christian Jacquiau a mené l'enquête pendant deux ans. Il nous invite dans l'arrière boutique d'un secteur méconnu et nous dévoile les dérives et abus commis au nom de l'équitable.
 

Tract distribué lors de la venue de José Bové à Artois Expo (Meeting Élections présidentielles. J-19-4-07).

 

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