http://paulmasson.atimbli.net/spip.php?article165
http://www.radiopfm.com/spip.php?article1371
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À la maison des paysans.
ILS ONT OPTÉ POUR L'ALTERRE CIRCUIT.
Ils ont choisi de consommer différemment. Aujourd'hui, à Arras, une quarantaine de personnes ont fait le choix de l'Al'terre circuit. Une association de producteurs et de consommateurs qui ont mis en place un cycle court de distribution. Chaque semaine, ils viennent prendre leur panier.
Photo : Le jeudi, c'est la préparation des commandes par les bénévoles.
Jeudi, il est 15h30 et la permanence de l'Al'terre circuit débute à la maison des paysans, avenue Salengro à Saint-Laurent-Blangy. Les producteurs sont venus la veille apporter les produits de la semaine, reste maintenant à remplir les cagots pour satisfaire les commandes de chaque membre. Des bénévoles vont s'en charger.
Aujourd'hui, le système est bien rodé et une quarantaine de personnes sont entrées dans le circuit. Après une année de fonctionnement, il existe même une liste d'attente.
Se libérer des grandes surfaces.
"Nous avons mis en place les livraisons il y a un an, mais avant, une réflexion a été menée pendant un an, analyse Audrey Grégoire, membre de l'Al'terre circuit. À l'origine, c'est un groupe de consommateurs qui souhaitait consommer autrement. D'une part en se libérant des grandes surfaces. D'autre part, en créant des liens avec les producteurs". Des rencontres ont eu lieu entre les producteurs et les citoyens pour qu'ils connaissent mieux leur métier. Au fur et à mesure, l'idée a germé de monter un circuit court de commercialisation.
Tous les mois, les consommateurs réalisent une commande groupée de légumes notamment, mais aussi de pain, d'oeufs ou encore de volaille. Ensuite, chaque semaine, les producteurs déposent les commandes à la maison des paysans et les consommateurs viennent les récupérer. "L'idée était qu'il n'y ait plus d'intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs, note Audrey Grégoire. Mais aussi que les consommateurs soient acteurs dans le projet. Ici, ce n'est pas un magasin, on demande aux personnes de s'impliquer".
L'Al'terre circuit ne fonctionne qu'avec des bénévoles. Des personnes qui réceptionnent les produits, d'autres qui préparent les commandes, d'autres encore qui assurent les permanences pour que les consommateurs viennent prendre leur panier.
Six producteurs.
"Lors de la réflexion, trois valeurs essentielles ont animé le groupe : la citoyenneté, la justice sociale et l'écologie", poursuit Audrey Grégoire.
Aujourd'hui, six producteurs ont intégré le circuit. Deux maraîchers, un producteur de pomme de terre, une maraîchère boulangère qui fournit du pain et de la confiture, une personne qui produit des herbes aromatiques et un producteur de volaille fermière. "Nos producteurs ne sont pas tous dans un système d'agriculture biologique, mais tous mènent une réflexion pour consommer moins de pesticides", remarque Audrey Grégoire.
Les consommateurs s'engagent quant à eux à manger des produits de saison, à préférer le goût plutôt que l'aspect visuel des produits.
Le circuit a été mis en route au mois de septembre 2006 avec une vingtaine de personnes. En 2007, une quarantaine a accepté cette démarche. "C'est difficile pour nous d'aller au-delà parce que cela demande une grande organisation. En revanche, nous aimerions accompagner d'autres initiatives du même type. Que cela se produise ailleurs", espère Audrey Grégoire.
Pour tout renseignement sur l'Al'terre circuit, vous pouvez contacter la maison des paysans à Saint-Laurent-Blangy, au 0321243153.
LAURA ALLAERT. CONSOMMATRICE ET BÉNÉVOLE.
La famille de Laura Allaert est rentrée dans l'Al'terre circuit au mois de mai 2007. Ce jeudi, elle assurait le début de la permanence de l'après-midi qui s'occupe de la préparation des commandes. L'occasion de s'impliquer dans le circuit mais aussi de découvrir de nouveaux légumes. "Ce sont des amis qui nous ont parlé de cette initiative. Cela faisait quelque temps que nous cherchions un système alternatif à la grande distribution. Nous savions qu'ailleurs des systèmes de panier existaient et nous étions en attente".
Parce que Laura et son mari souhaitaient pour eux et leurs quatre enfants consommer de bons produits, de façon juste. "Avec un respect pour la terre et aussi pour celui qui produit". En plus, cela ne coûte pas plus cher que sur le marché.
Plus vigilante en grande surface.
Aujourd'hui, Laura commande essentiellement des légumes, des oeufs et du poulet et surtout, elle consomme différemment même en grande surface. "Désormais, je n'achète plus de légumes en grande surface. Je suis plus vigilante en ce qui concerne les saisons, remarque-t-elle. Quant aux fruits, je suis aussi vigilante et je me rend compte que j'ai de plus en plus de mal à trouver des citrons qui ne sont pas traités".
Laura Allaert a aussi appris à cuisiner différemment. "Il a fallu s'organiser autrement à la cuisine. Je cuisine beaucoup le jeudi et le vendredi, les jours qui suivent les paniers. Je pense que l'on mange mieux. Avant, par exemple, je ne faisais que des épinards congelés, maintenant j'ai appris à en cuisiner des frais, c'est autre chose. En plus, toutes les semaines, nous avons un bouquet de fleurs".
Laura Allaert et son mari étaient déjà sensibilisés à consommer différemment. "Nous faisons déjà nos yaourts et notre pain nous même. Là, nous avons fait un pas de plus dans une consommation qui se libère de la grande surface."
Et pour ceux qui ne sont pas sensibilisés. "De ce côté-là, nous avons encore des efforts à faire, admet Audrey Grégoire. Le public qui vient chercher les paniers n'est pas très mixte. Et ce n'est pas toujours évident d'aller à la rencontre d'autres personnes, de présenter le projet afin de diffuser cette action plus largement. Nous voudrions que ce soit accessible à un plus grand nombre et pas seulement à un "public de privilégiés".
Cécile Stoquert. Mer-31-10-07. L'Avenir de L'Artois.