Dainville.
Inquiètude.
LES ABEILLES SONT EN DANGER DE MORT.
À la ferme Saint-Jean de Dainville, samedi 15 octobre, Pierre Dubois, le président du syndicat des apiculteurs artésiens, a débuté l'assemblée générale par un sujet grave concernant directement la survie de nos abeilles.
Photo : La colère est en train de prendre le pas sur l'angoisse et l'inquiètude des apiculteurs artésiens, solidaires du monde apicole français.
Selon un communiqué de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (Unaf), depuis la fin des années 1990 les apiculteurs constatent dans leurs ruches des dysfonctionnements, des mortalités accrues et parfois même des disparitions de colonies. La production de miel est passée de 40 000 tonnes en 1994 à 20 000 tonnes de nos jours.
L'apparition de nouveaux pesticides neurotoxiques tels que le Gaucho, le Cruiser 350 ou le Protéus, est responsable des préjudices vitaux rencontrés par la filière apicole. Cet état de fait a été confirmé par les scientifiques de l'Inra ou du CNRS.
Depuis le 3 juin 2011, et sans aucune concertation avec les belligérants sur le terrain, le ministère de l'agriculture a autorisé la mise sur le marché par la société Syngeta Agro SAS, d'insecticides néonicotinoïdes appelé Cruiser OSR en traitement par enrobage des semences de colza, et cela malgré trois annulations émises par le Conseil d'Etat en 2008, 2009 et 2010.
Toujours selon l'Unaf, ce Cruiser OSR possède des substances actives et durables très dangereuses pour les abeilles mais également pour les nappes phréatiques.
Le syndicat national des apiculteurs français a demandé à l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, d'en évaluer la dangerosité. Hélas, l'avis favorable rendu par l'ANSES en octobre 2010, ne fait état d'aucune analyse des effets de synergies des différents composants de ce Cruiser OSR.
Une crise apicole se dessine au printemps 2012.
Les acteurs de la filière apicole sont unanimes, mais aussi les agriculteurs car le phénomène de la pollinisation les touche directement, l'exploitation et l'utilisation du Cruiser OSR met en péril l'équilibre économique de la profession mais aussi la santé de notre planète. Après la période hivernale, le colza est une source de nectar et de pollen cruciale qui permet de reconstituer le cheptel apiaire.
Si les ruches sont affaiblies par une mortalité accrue en ce printemps 2012, c'est toute la saison apicole qui pourrait être remise en question. La miellée de colza constitue actuellement dans plusieurs régions françaises, plus de la moitié du revenu des apiculteurs.
À Dainville, le courroux gronde déjà : "Il va falloir que nos élus nationaux et locaux ne se targuent pas de la protection environnementale, que pendant les périodes électorales !" ; "Nous sommes prêts à défendre coûte que coûte nos ruches car c'est avant tout une affaire de santé publique"...
À l'échelon national, le samedi 15 octobre a vu bon nombre de manifestations d'apiculteurs, relayées par les journaux télévisés, dénonçant la politique imposée par le ministère de l'agriculture. Cette mobilisation pourrait bien prendre de l'ampleur une fois l'hivernage des ruchers terminé.
Pierre HUGONNAUD. L'Avenir de l'Artois. Mer-19-10-11.
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Syndicat apicole artésien.
SIGNAL D'ALARME TIRÉ POUR L'ABEILLE.
Samedi 10 octobre, les apiculteurs artésiens se sont réunis à la salle des fêtes de Dainville pour faire le bilan de fin de saison apicole. La mortalité importante des abeilles les inquiète.
Photo : Le nombre d'abeilles est en baisse depuis plus de douze ans.
Le métier d'apiculteur semble être un métier en voie d'extinction. Et pourtant, sans apiculteur, personne pour s'occuper des abeilles. Et sans abeille, l'humanité serait en danger.
Ce constat, les apiculteurs du syndicat apicole artésien, dont le président est Pierre Dubois, l'ont bien compris.
Depuis plus de douze ans, ils s'aperçoivent que la population de leurs ruches est en nette régression. Ils se réunissaient ce samedi 10 octobre dans la salle des fêtes de Dainville pour faire un point sur la saison apicole et apporter des solutions à ce problème.
Ce phénomène, mondial, mobilise des chercheurs de toutes nationalités. Il pourrait avoir des conséquences très graves : la disparition des insectes pollinisateurs serait un désastre écologique menaçant l'agriculture et une grande partie de nos ressources alimentaires.
D'autres facteurs (que les pesticides) sont la cause de la baisse des effectifs des abeilles. La qualité de la flore en campagne est en nette régression à tel point que les abeilles préfèrent de plus en plus se réfugier dans les villes, surtout celles labellisées "villes fleuries". Sur les toits de certaines institutions publiques lilloises et même arrageoises, comme au conseil général, on trouve de plus en plus de ruches. De plus de nouveaux prédateurs s'attaquent aux abeilles : le Varois et le Frelon asiatique, qui devrait faire son apparition très bientôt dans la région.
"Les abeilles souffrent", constatent avec dépit Philippe et Alain, deux apiculteurs de Saint-Pol-sur-Ternoise et Croisilles. Toutefois les deux hommes pensent qu'il n'est pas trop tard pour régler le problème : "Il y a une bonne prise de conscience."
Manque de relève.
La situation n'est pas pour autant rose. Le métier d'apiculteur devient de plus en plus difficile : "Avec le manque de nourriture, on ne peut plus concentrer une vingtaine de ruches au même endroit. J'ai dû en installer dans plusieurs villages de l'Arrageois. Ca fait des kilomètres et ça prend encore plus de temps pour s'occuper de ses ruches."
Surtout, la relève n'est pas franchement au rendez-vous : "C'est un métier et une passion. Mais on en peut en vivre. Difficile de motiver les jeunes", souligne Philippe.
Mais il reste des raisons d'espérer pour les deux apiculteurs. De plus en plus de ruches associatives s'installent. Depuis quelques semaines, un rucher école s'est installé à la Ferme Saint-Jean de Dainville : "On espère que ça va donner l'envie aux jeunes de s'intéresser à l'apiculture", livre Alain.
Les membres du syndicat apicole artésien se réuniront le 10 mars prochain à Dainville pour évoquer le début de la saison apicole.
Coordonnées. Président : Pierre Dubois. Tel : 03 21 15 06 71. dubois.pierre@hotmail.fr
Vincent Pihen. L'Avenir de l'Artois. Mer-14-10-09.
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Un Beaurinois passionné d'apiculture.
LE MIEL ET LES ABEILLES.
Photo : Avec ses abeilles, Bruno Lejeune est un homme heureux.
Bruno Lejeune est un Beaurinois qui depuis sa plus tendre enfance est passionné par le monde des abeilles. Il élève de façon non commerciale et pour le plus grand plaisir de sa famille, 60 000 abeilles réparties dans sept ruches.
À la question de savoir quelles sont les raisons qui l'ont amené à s'intéresser un jour à ces "petits êtres chers", ce père de deux enfants répond sans détour : "Nous élevons des abeilles de père en fils, elles font partie de la vie de famille. Un jour, j'ai été piqué et depuis je n'ai jamais décidé d'arrêter. Mon père qui cachait ses ruches dans son grenier pendant la seconde guerre mondiale pour éviter que les Allemands récupèrent le miel, m'a légué ce joli patrimoine." Dès lors, Bruno lejeusne qui fabrique son miel "à l'ancienne", réussit à force d'attention et de petits soins de tous les jours, à produire entre 30 et 40 kilogrammes de ce précieux nectar jaune par an.
Des ruches à Beaurains.
C'est par l'intermédiaire d'un ami qu'il a rencontré il y a quelques mois, un agriculteur "défenseur de la nature", qui lui a mis à disposition et "avec enthousiasme" un petit bout de terrain situé à une centaine de mètres de la mairie de Beaurains. "Avant de venir ici, j'étais obligé d'aller à Monchy-au-Bois mais depuis le début d'année j'ai disposé la plupart de mes ruches là-bas, c'est vraiment plus facile pour moi qui habite Beaurains. D'autant plus que le miel de la ville est meilleur, en tout cas c'est mon avis car il est plus fin", précise cet apiculteur qui préfère "rester petit".
Sécurité assurée.
Pourtant, ce dernier tenait à rassurer ceux qui pourraient s'inquiéter de la présence de ces abeilles en centre-ville : "J'ai établi une distance de sécurité, attestée par les services vétérinaires. Pour qu'une abeille attaque, il faut qu'elle se sente attaquée. Qui s'y frotte s'y pique car ce qui est bien avec ces bêtes c'est qu'avec elles, on a tout de suite la réponse. De toute façon, si je n'étais pas sûr de moi, je n'aurai pas mis mes ruches à Beaurains."
Bruno Lejeune n'hésite pas à jongler durant toute l'année avec la météo pour assouvir cette passion. "Je passe voir mes abeilles une à deux fois par semaine ce qui peut être pesant pour ma famille mais ça me tient vraiment à coeur, c'est comme un vrai besoin. J'aime observer le fonctionnement de ces insectes, j'aime la tranquillité du site. Là-bas, j'avoue réussir à me ressourcer."
À force de voir son papa enfiler sa combinaison et mettre son chapeau à voilette, le fiston semble d'ores et déjà avoir été atteint par le syndrome "Apis mellifica" (abeille en latin). Il vient de recevoir pour son anniversaire, sa propre combinaison.
G.R. L'Avenir de l'Artois. Mer-20-6-07.
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Croisilles. Conseil communautaire.
LES ACTIONS DE L'AGENDA 21 AVANCENT.
Photo : "Abeille utile" est un programme qui existe à Croisilles depuis le mois de mai.
La communauté de communes du sud arrageois a rassemblé ses maires lundi 18 juin pour approuver différentes questions administratives. À l'ordre du jour, plan local d'urbanisme ou encore Agenda 21.
Parmi les questions à soulever, l'achat de terrain à Boisleux-Saint-Marc, grâce à deux subventions, dans le cadre de l'Agenda 21, étude qui part d'un diagnostic du territoire et qui prévoit les aménagements à faire pour améliorer le développement durable dans les communes. Ce terrain de presque deux hectares va permettre de mettre en place des opérations de l'agenda 21 : le plan de boisement, qui consiste à repérer des espaces susceptibles d'accueillir des arbres d'essences locales, et le plan "abeille utile", programme d'expansion et d'animation autour de l'apiculture, qui prévoit notamment l'implantation de ruches. La commune de Croisilles a déjà inscrit cette action dans sa politique de développement durable. Depuis quelques semaines, un bosquet accueille cinq ruches.
La proposition de Gérard Dué, président, de signer une convention cadre avec l'établissement public foncier a été signé pour permettre aux communes de devenir propriétaire de terrain en plusieurs années. Son rôle est d'aider les communes à acquérir des terrains sans les endetter. (...)
Au. D. L'Avenir de l'Artois. 27 Juin 2007.
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Farbus. Comme d'autres confrères, Jean-François Depret a semé de la couleur sur ses terres.
LES JACHÈRES FLEURIES DE L'ARTOIS.
Photo : Tout comme Roland Sergeant, un autre agriculteur de la commune qui a lui aussi été séduit par l'initiative, Jean-François Depret a fleuri une jachère située au coeur de son village. Un spectacle au quotidien pour qui traverse le bourg.Des pois de senteurs ... Voilà finalement ce qui a conduit Jean-François Depret, maire de Farbus, exploitant agricole et ancien professeur d'agronomie à l'Institut Genech à adhérer à l'opération "A fleurs d'Artois"."Un jour en me baladant dans la région de Chartres, j'avais traversé une commune dont certains champs étaient bordés de trois mètres de pois de senteur. Je me suis dit, à tous les coups, le maire est un agriculteur ... C'était il y a 15 ans", explique Jean-François Depret.Un souvenir tellement vivace que lorsqu'on lui a présenté le projet des jachères fleuries, par le biais de la FDSEA et de la Chambre d'agriculture, le maire n'a pas hésité à proposer une petite parcelle située au coeur de son village. Et aux tubercules habitués des lieux, se sont substitués bleuets, centaurées, zinnia, et cosmos ... semés à la volée, "à l'ancienne" ! (...) Un tapis de fleurs qui contribue à la biodiversité et dont profitent les insectes et le gibier. "En plein coeur du village ce n'est pas effectif, mais mon collègue qui a fleuri une parcelle entre un bois et des champs, a pu le remarquer."Pas étonnant donc que les semences soient fournies par la Fédération des chasseurs, un des nombreux partenaires de l'opération "De fleurs en fermes".Totalement conquis par la démarche d'"A fleurs d'Artois", Jean-François Depret est prêt à renouveler l'expérience et envisage de consacrer quatre hectares aux fleurs. "Mais j'ai bien envie de fleurir les trois entrées du village sur des bordures qui rentreraient dans le quota de jachère qui représente 10% de notre surface céréalière, oléagineuse et protéinique", détaille-t-il. "C'est important de jouer notre rôle de protection, d'entretien de la nature. De nos jours il faut une gestion plus rigoureuse des sols. Trop longtemps l'agriculteur était considéré comme le pollueur." Étendue sur cinq communautés d'agglomérations et inspirée de l'opération montreuilloise "A fleurs de courses", "À fleurs d'Artois" et les agriculteurs qui y participent n'ont donc pas fini de retoucher le paysage à coup de couleurs ...
Suzanne Urgacz. L'Avenir de l'Artois. 4-10-06.